Exposition
PHOTO | BRUT #2 Collection Bruno Decharme
- Museum
Plus d'info
Nos expositions sont visibles du mercredi au dimanche, de 12h à 20h.Nous serons fermés le 24 et 25 décembre, ainsi que le 31 décembre et le 1er janvier.
Pour toute demande d'informations par rapport aux différentes visites guidées et activités proposées, vous pouvez nous joindre par mail à l'adresse expos.edu@botanique.be.
Habitants de Saint-Josse :
Visites gratuites pour les écoles primaires, secondaires et supérieurs
PHOTO | BRUT BXL est un projet d’expositions et d’événements pluridisciplinaires coordonné par le Centre d’Art Brut et Contemporain La « S » Grand Atelier (Vielsalm) en collaboration avec Bruno Decharme, collectionneur et fondateur de abcd / Art Brut à Paris, et 4 organisations partenaires basées à Bruxelles : Botanique, CENTRALE for contemporary art, Art et marges musée et Tiny Gallery.
Quand
24 novembre 2022 to 19 mars 2023Où
- Museum
Portes
12:00 > 20:00Organisation
Botanique
En 2019, les Rencontres de la photographie d’Arles présentaient l’exposition PHOTO | BRUT collection Bruno Decharme & compagnie, reprise en 2021 par l’American Folk Art Museum de New York. En 2022, Bruno Decharme et Anne-Françoise Rouche (La « S » Grand Atelier) ont souhaité montrer d’autres facettes de la « photographie brute » à travers les récentes découvertes d’œuvres d’une centaine d’artistes.
PHOTO | BRUT #2 Collection Bruno Decharme, l’exposition présentée au Botanique, est à considérer comme la suite de l’exposition d’Arles, faisant la part belle à de toutes nouvelles œuvres, pour une découverte inédite de cette photographie hors normes. Subdivisée en quatre chapitres, l’exposition rassemble plus de 360 œuvres. Depuis son apparition, le concept d’art brut ne cesse d’interroger nos perceptions esthétiques, nos définitions de l’art et les certitudes concernant notre identité. Aujourd’hui, à travers le regard de nouveaux collectionneurs, de chercheurs, d’un public de plus en plus nombreux, mais aussi par l’intérêt naissant d’autres acteurs du champ de l’art, notamment contemporain, les interrogations sur le concept évoluent. À travers quatre grands thèmes que sont les « Journaux intimes / journaux du monde », « Le corps, cet étranger », « Les jeux à deux » et « Hanthologies : esprits et fantômes », l’exposition va tenter de cerner et présenter au public ce champ de l’art peu étudié alors qu’il existe un corpus riche et passionnant.
1. Journaux intimes / journaux du monde
« Dans les œuvres d’art brut, il existe souvent un entrelacement saisissant entre l’histoire intime du créateur et l’histoire du monde, l’une étant indissociable de l’autre. Les images, les mots, qui peuvent aller jusqu’à des phrases entières, prélevés dans les journaux et magazines, sont intégrés par l’artiste pour enrichir l'œuvre et raconter sa vie privée. Simultanément ces prélèvements font un écho particulier à l’actualité. » Barbara Safarova
Les œuvres présentées dans cette section déploient une multitude de liens surprenants - jeux de pistes infinis - qui nous promènent dans des réseaux labyrinthiques d’évènements politiques, de données scientifiques, de titres extraits des journaux, de citations, de tracts, de photographies, où nous finissons par buter - très souvent - contre un mur infranchissable, avant de prendre une autre direction qui s’offre à nos yeux.
Les nœuds auxquels nous sommes confrontés dans nos tentatives de déchiffrement des associations faites par tous ces artistes, perturbent l’ordre chronologique ; d’où notre difficulté de compréhension de ces œuvres dans lesquelles les temporalités et les significations se superposent.

2. Le corps, cet étranger
« Ce thème met l’accent sur les œuvres qui témoignent de la préoccupation de certains artistes à l’égard de leur corps : ses fonctionnements, ses métamorphoses, ses frontières (dont la peau fait partie), sa fragmentation le cas échéant, son aspect parfois informe ou monstrueux. » Barbara Safarova
Les artistes présents dans cette section se confrontent à des parties de leur corps, lequel, pour certains d’entre eux, refuse de se donner dans sa totalité. Les démarcations entre le corps et l’extérieur sont floues : le microcosme et le macrocosme fusionnent, dans une non délimitation de soi-même qui induit une participation avec le monde. Prenons pour exemple Dirk Martens qui utilise le collage pour relater des voyages à l'intérieur de son corps : des fragments corporels mêlés à des outils métalliques pointus qui trouvent une extension dans des écrits indéchiffrables se transforment en réseaux désorientés. On y perçoit un isolement profond, un repli sur soi, un manque d’ouverture vers le monde extérieur.
Pour se sauver, il faut opérer des greffes - de l’hybridation, du mélange - qui permettent de l’ouverture, qui impliquent un pont vers l’autre. En rassemblant des débris du monde - prélèvements dans des journaux, magazines de mode, photographies anonymes, objets du quotidien - pour reconstituer à la fois l’image de ce monde et l’image de soi. Une nécessité qui oblige à continuer, à recommencer afin d’éviter une catastrophe existentielle, l’effondrement de soi.

3. Les jeux à deux
Dans le cas des oeuvres ici rassemblées, « il s’agit des identifications croisées entre les artistes, souvent restés anonymes, et celles - car ce sont des femmes la plupart du temps - sur qui se focalisent leurs expériences obsessionnelles; il s'agit encore de métamorphoses du corps sexué, qui change sous le regard du créateur. » Barbara Safarova
L’artiste peut manipuler l’image, façonner l’objet de son désir par l’ajout, la juxtaposition. Quand l’un est voyeur (M.Tichy), l’autre (Fieret) dirige ses modèles, rencontrées à l’académie. Les images produites sont souvent transformées dès le processus du tirage, par le vieillissement provoqué, la maltraitance du négatif (griffures) ou encore le recadrage pointant la partie du corps sujet aux fantasmes. Par le travestissement, le maquillage et l’ajout d’ornements, les muses sont démultipliées, une femme en devenant mille. Énigmatiques, les photographies présentées nous confrontent à nos propres fantasmes ou à nos propres angoisses.

4. Hanthologies : esprits et fantômes
« Les œuvres réunies sous ce titre montrent combien nous sommes hantés par le passé, l’absence (d’un ou des êtres chers), les deuils ou encore par des événements tragiques non assimilés. Elles témoignent de la présence invisible et/ou fantomatique des esprits qui nous entourent dans notre quotidien. Familles imaginaires ou réelles : le mystère demeure entier… » Barbara Safarova
Hantologie - néologisme homonyme de l’ontologie (étude de la nature et de l’être) - est un mot employé par Jacques Derrida dans son ouvrage Spectres de Marx (1993), afin de renverser la primauté de l’être vivant et du présent au profit des “fantômes” : l’intrusion d’une altérité insaisissable dans notre cadre intellectuel disponible.
Pour Derrida, la figure du spectre est productrice de sens, elle nous hante et ne demande qu’à être dévoilée, quand les psychanalystes y voient un traumatisme ou un secret transgénérationnel qui demande à être exprimé. Les œuvres des artistes présentés dans ce chapitre nous confrontent directement à cette tension entre notre désir de comprendre et une ouverture vers ce qui dépasse nécessairement notre savoir. Nous, spectateurs, sommes émerveillés par ces créations énigmatiques.
Il y a autant d’hantologies que de créateurs, car chacun d’eux ressent cette intrusion en fonction de son vécu, de sa sensibilité. Certains s’emploient à révéler le bestial dans l’humain, tels que les loups-garous de José Manuel Egea. D’autres orchestrent des rencontres inattendues entre des personnes disparues, quand d’autres encore réconcilient les vivants avec leurs morts. Des œuvres témoignent d’un exorcisme certain, un rituel conjuratoire de l’histoire personnelle de leurs créateurs, par la manipulation d’albums de famille ou leur réappropriation.

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Nos expositions sont visibles du mercredi au dimanche, de 12h à 20h.Nous serons fermés le 24 et 25 décembre, ainsi que le 31 décembre et le 1er janvier.
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