STEPHANE GINSBURGH

classical, contemporary
Vendredi
10
mai 2024
  • Museum assis
19:30
Day of Show 22.5
Ticket 19.5
Bota'Carte 16.5
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Portrait de Prokofiev avec Ustvolskaya, et Fafchamps est là aussi

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ven. 10 mai, 2024

  • Museum assis

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19:30

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Botanique
Stephane Ginsburgh
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Fragment deux fois extrapolé (d’après les esquisses d’une dixième sonate de Prokofiev) - Par Jean-Luc Fafchamps

Quelques jours avant sa mort, survenue le même jour que celle de Staline, Serge Prokofiev avait entamé une dixième sonate pour piano. Une quarantaine de mesure à peine, qui permettent néanmoins - connaissant l’évolution de son style dans ses dernières œuvres pour piano - de se faire une idée de ce qu’il aurait pu viser.

Le Botanique m’a demandé de finir ce mouvement, aussi fidèlement qu’il m’était possible, pour permettre à Stephane Ginsburgh qui avait enregistré les 9 sonates accomplies du compositeur russe (né dans la région de Donesk) de monter le concert événement des « 10 sonates » de Prokofiev. Cela n’a pas pu se faire alors, mais voici aujourd’hui ce travail que j’ai accompli sur cet extrait inutilisable en tant que tel.

Tant qu’à faire, je ne me suis pas contenté de poursuivre respectueusement le travail du compositeur à la fois honoré et persécuté par le régime de Staline. D’abord, dans un premier mouvement aussi proche qu’il m’est possible de la dernière manière de Prokofiev - une première extrapolation du fragment -, j’ai introduit une idée thématique supplémentaire, dans un esprit un peu facétieux: n’oublions pas que si Prokofiev avait eu le loisir de poursuivre l’écriture de cette sonate, cela aurait signifié qu’il avait survécu  au dictateur. Il aurait eu ainsi tout le loisir de se réjouir - discrètement certes - de sa mort. J’ai imaginé qu’il aurait pu se divertir à citer ironique dans sa sonate la chanson géorgienne notoirement préférée par Staline, comme pour dire: au moment où j’écrivais ces mesures, le tyran est enfin mort et nous dansons sur sa tombe!

Ensuite, dans un mouvement d’appropriation plus personnel, j’ai écrit une deuxième extrapolation des quelques mesures de cette dixième sonate, mais sans chercher à faire du Prokofiev. Au contraire, je l’ai noyé dans mes propres préoccupations. Que puis-je tirer pour moi-même de ces quelques mesures, à quoi me font-elles penser, vers quoi me donnent-elles envier d’aller? Si j’avais eu cette idée, qu’en aurais-je fait? J’ai ainsi appliqué à la lettre le précepte de Luciano Berio: la meilleure analyse possible est une œuvre nouvelle.

Autour de cette création, Stephane Ginsburgh jouera les Sonates n° 6 et n° 8 de Prokofiev et la Sonate n° 5 de Galina Ustvolskaya

Retrouvailles avec Sergei Prokofiev pour ce récital du pianiste Stephane Ginsburgh qui était déjà venu donner l’intégrale des sonates en 2019 aux Nuits. Une collection de sonates est proposée en combinaison avec une des six sonates de la compositrice russe Galina Ustvolskaya. Aussi connue sous le nom de “The Lady with the Hammer”, sa musique offre un contrepoint radical à celle de son aîné.

Mais c’est surtout la pièce de Jean-Luc Fafchamps qui attirera notre attention puisqu'elle est attendue depuis plusieurs années. C’est pour une question de droits d’auteurs (la musique de Prokofiev protégée jusqu’en 2023) qu’elle n’a pas pu encore être donnée en public. Le compositeur belge offrira en création mondiale une œuvre constituée à partir du fragment de la 10e sonate de Prokofiev. Un art de la reconstitution et de la combinaison des styles dans lequel notre compatriote excelle particulièrement. 

Stephane Ginsburgh a enregistré l’intégrale des sonates de Sergei Prokofiev pour le label Cypres mais également des œuvres pour piano seul de Jean-Luc Fafchamps pour le label Sub Rosa. Ces enregistrements sont disponibles sur toutes les plateformes.

 

jl
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