EYES WILD OPEN - On a trembling photography

Commissaire de l’exposition : Marie Sordat

Eyes Wild Open met en lumière les liens de filiation entre plusieurs générations de photographes pratiquant une veine intuitive, abrupte voire transgressive de la photographie. Initiée après la seconde guerre mondiale par les pionniers que sont Robert Frank, William Klein ou encore les fondateurs de la légendaire revue japonaise Provoke, cette photographie singulière a traversé le temps et son héritage demeure tout particulièrement prégnant dans la création actuelle.

L’exposition réunit près de trente photographes internationaux :

Robert Frank • Ed van der Elsken • William Klein • Daido Moriyama • Takuma Nakahira • Ishiuchi Miyako • Christer Strömholm • Anders Petersen • Dolorès Marat • Paulo Nozolino • Antoine d’Agata • Klavdij Sluban • Michael Ackerman • Jehsong Baak • JH Engström • Olivier Pin-Fat • Tiane Doan Na Champassak • Lorenzo Castore • Arja Hyytiäinen • Jacob Aue Sobol • Alisa Resnik • Gilles Roudière • Stéphane Charpentier • Gabrielle Duplantier • Yusuf Sevinçli • Sohrab Hura • Sébastien Van Malleghem 

« Parmi eux, certains renouvellent et parfois dynamitent le genre documentaire quand d’autres explorent de nouvelles voies introspectives ou poétiques. Au fil des œuvres de chacun, une évidence s’impose : aucun d’entre eux ne joue le jeu de la déclinaison ou de l’imitation. Ni postures, ni impostures, pas de contrefacteurs. S’ils sont souvent nourris des œuvres de leurs prédécesseurs, et que des liens, des correspondances, surgissent comme des évidences, ils n’ont aucune entrave, et s’inscrivent dans le droit fil de cette photographie indomptable et indomptée.

Tous ces photographes ont les yeux sauvagement ouverts. Leurs œuvres sont puissantes, riches et diverses.

Ils ne sont pas face au monde, ils sont au monde. Ils ne se tiennent pas à distance respectueuse, ne se plient pas aux règles ni aux modes. Ils bousculent les conventions avec des images qui retranscrivent leur expression subjective. Leur rapport au réel et à la prise de vue est physique, âpre, immédiat. Leurs images mouvantes, incandescentes, nerveuses sont autant de stigmates : elles n’attestent de rien d’autre que de leur contiguïté à un monde qui parfois déborde. Elles posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Lancinantes et furtives, elles évoquent plus qu’elles ne décrivent et se condensent dans une intensité perceptive de flux et de reflux pulsionnels, de visions convulsives, fragmentées ou fragmentaires et leur charge émotionnelle réside dans cette tension. Car c’est la perméabilité de ces photographes au monde qui rend leurs images perméables à ceux qui les regardent.

Eyes Wild Open rassemble ceux qui, en subvertissant la photographie, nous transpercent de leurs images contagieuses. »

Caroline Bénichou. 

 

L'exposition est accompagnée d'un livre, paru aux Editions André Frère.  

Cette exposition est réalisée avec le soutien exceptionnel de la Bibliothèque Nationale de France.

 Pour un aperçu, c'est par ici.